Le parcours du promeneur est marqué par une atmosphère intimiste et sécurisante. Accessible par une « porte étroite » le jardin visité par le poète est qualifié de « petit ». On note ici l’idée d’un espace protecteur dont la modeste envergure relève d’une certaine intimité. La convivialité des lieux est également mise à l’honneur en raison des souvenirs qu’ils évoquent chez l’auteur. A plusieurs reprises ce dernier souligne le fait que les lieux n’ont pas changé : «Rien n'a changé. J'ai tout revu », « Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin », «Chaque alouette qui va et vient m'est connue. », « Même j'ai retrouvé debout la Velléda ». L’emploi de l’imparfait suggère la durée apaisante d’une promenade au cours de laquelle le temps semble s’étendre. Il s’agit d’un moment privilégié pour le poète qui est tout entier tourné vers sa contemplation. L’adverbe « doucement » au troisième vers contribue également à instaurer un climat agréable et intimiste propice à une déambulation emprunte de rêveries.
Dès les premiers vers l’accent est mis sur la lumière dans laquelle baigne la scène. Un soleil matinal éclaire en effet « doucement » le jardin. Cette luminosité apaisante participe à embellir la nature en « pailletant chaque fleur d’une humide étincelle ». Au plaisir de la vue s’ajoute celui de l’ouïe enchantée par le « murmure argentin » de la rivière.
La synesthésie associant la douceur auditive du murmure à la beauté visuelle de l’argent témoigne ici de la richesse du paysage qui sollicite tous les sens du poète. La caresse du vent qui fait balancer les lys fait quant à elle appel au sens du toucher. Chacune de ces évocations sensorielles est emprunte d’une douce légèreté qui participe à créer une atmosphère agréable et apaisante.
Le jardin décrit par Verlaine est un espace merveilleux et en mouvement où la nature regorge de vie. Afin de souligner cette vivacité, le poète a recourt à plusieurs personnifications. Les éléments de la nature sont ainsi pourvus de caractéristiques humaines. Le jet d’eau « murmure » tandis que les roses « palpitent » et que « Les grands lys orgueilleux se balancent aux vents. ». Cet espace en mouvement vient charmer le promeneur et laisse rêver le lecteur aux merveilles d’une nature florissante.
Bien que la poète affirme à plusieurs reprises que le jardin qu’il arpente n’a pas changé, nous pouvons malgré tout constater les effets du temps sur le paysage décrit. En effet plusieurs éléments évoqués par Verlaine témoignent d’une certaine détérioration. Ainsi, la porte menant au petit jardin est qualifiée de « branlante » tandis que le plâtre de la Velléda « s’écaille ». Si chaque élément du jardin occupe la même place que par le passé, le poète n’est cependant pas dupe des évidentes altérations dues au temps qui passe.
L’altération des éléments du jardin évoquée précédemment semble miner le poète. En effet le plâtre écaillé de la Velléda et l’instabilité de la porte du jardin témoignent d’une grande fragilité. Le caractère idyllique du décor ne tient plus que par un fil ténu et la vivacité de la nature ne parvient pas à masquer l’effet dévastateur du temps. Dès la deuxième strophe on note ainsi un changement dans le rythme du poème avec la présence de plusieurs rejets mais aussi d’une ponctuation qui donne une impression saccadée. Le poète est troublé et ses réminiscences le renvoient au caractère éphémère d’un passé à jamais perdu.
La répétition de l’expression « comme avant » au vers 9 résonne moins comme une vérité que comme une tentative pour se persuader que rien n’a changé. Le dernier vers du poème vient confirmer cette idée en laissant éclater la triste réalité. L’emploi de l’adjectif péjoratif « grêle » révèle la misérable fragilité de la statue au milieu de « l’odeur fade du réséda ».
Cette dernière évocation est surprenante compte tenu du caractère habituellement odorant de ces plantes. Le jardin qui semblait à première vue respirer la vie et la gaieté est finalement plongé dans une triste fadeur qui témoigne de la nostalgie du poète. Le présent est désormais sans saveur.
Lieu de souvenirs heureux, le jardin décrit par Verlaine dans ce poème semble à première vue idyllique. Pourtant, derrière l’apparente vivacité de la nature, l’inexorable destruction inhérente à l’écoulement du temps menace le recueillement du poète et le plonge dans la nostalgie. La coloration mélancolique de ce poème à la structure originale est parfaitement représentative de l’esthétique de Verlaine dont l’œuvre est marquée par l’angoisse du temps qui passe.
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Très bon commentaire !